Le DALF C2 est le plus haut niveau du cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL). L’épreuve de production écrite évalue la capacité du candidat à analyser un dossier de documents, à en extraire les enjeux majeurs, puis à produire un texte argumentatif nuancé, cohérent, et adapté à un destinataire donné. Dans cet article, nous vous présentons une synthèse de l’épreuve, suivie de 5 exemples de productions écrites corrigées, sous forme d’articles de site web, destinés à illustrer la maîtrise attendue au niveau C2.
Structure attendue pour une production écrite DALF C2
- Introduction : mise en contexte, problématique claire, annonce du plan
- Développement : arguments nuancés, mobilisation du dossier, exemples
- Conclusion : synthèse, ouverture
La maîtrise de la langue doit être quasi native : lexique riche, tournures variées, registres nuancés.
Exemple 1 : L'école doit-elle s'adapter au numérique ?
Titre : Numérique à l'école : un allié ou un danger pour l'éducation ?
L'essor du numérique bouleverse les modes d'apprentissage. Pour certains, l'école doit suivre ce mouvement, tandis que d'autres y voient une menace pour la concentration et la mémorisation. Or, l'intégration du numérique à l'école ne doit ni être aveugle ni rejetée : elle doit être critique, progressive, et centrée sur les objectifs pédagogiques.
Les outils numériques peuvent renforcer l'autonomie des apprenants, offrir des supports adaptés et stimuler la motivation. Des applications permettent, par exemple, de personnaliser les exercices selon les besoins de chaque élève. Néanmoins, l’exposition excessive aux écrans entraîne une baisse de l’attention et favorise le zapping cognitif.
En réalité, la question n’est pas d’être pour ou contre, mais de savoir comment et dans quelles limites intégrer ces outils. Il faut accompagner les enseignants, prévenir les dérives (plagiat, distraction) et valoriser la pensée critique.
En somme, le numérique, à condition d'être bien encadré, peut devenir un véritable levier d'apprentissage.
Exemple 2 : Les jeunes doivent-ils être présents sur les réseaux sociaux ?
Titre : Réseaux sociaux et adolescence : outil d’émancipation ou facteur de fragilité ?
La majorité des adolescents est aujourd’hui active sur les réseaux sociaux. Si ces plateformes permettent une sociabilisation nouvelle, elles entraînent aussi une exposition accrue aux risques : cyberharcèlement, pression sociale, addiction. L’enjeu n’est donc pas d’interdire, mais d’éduquer.
Les réseaux favorisent l’expression de soi, la mobilisation citoyenne, l’accès à l’actualité. Toutefois, ils propagent aussi des standards esthétiques et comportementaux nuisibles à l’estime de soi.
Il est essentiel de doter les jeunes d’outils pour décrypter les contenus, pour gérer leur identité numérique, et pour développer une pratique responsable.
En définitive, les réseaux sociaux ne sont ni bons ni mauvais en soi : c’est leur usage qui en détermine l’impact.
Exemple 3 : Le télétravail : avenir du travail ou impasse sociale ?
Titre : Télétravail : entre liberté individuelle et isolement collectif
La pandémie de COVID-19 a généralisé le télétravail. Aujourd’hui, de nombreuses entreprises envisagent de le pérenniser. Est-ce une révolution bénéfique ou une déshumanisation insidieuse du travail ?
Sur le plan individuel, le télétravail favorise l'autonomie, réduit le stress lié aux transports, et améliore l'équilibre vie professionnelle/vie personnelle. Mais sur le plan collectif, il affaiblit les dynamiques d’équipe, dilue le sentiment d’appartenance et complique la communication informelle.
Le risque majeur est la perte de lien social. Le bureau est un lieu de socialisation, d’échanges, de créativité spontanée. Le tout-à-distance menace cet écosystème invisible mais vital.
Ainsi, l’avenir du travail ne doit pas être entièrement numérique : une organisation hybride semble être le meilleur compromis.
Exemple 4 : Faut-il limiter le tourisme pour protéger la planète ?
Titre : Tourisme de masse : le prix écologique de l'évasion
Le tourisme est une source majeure de revenus pour de nombreux pays, mais aussi un facteur d’émissions de CO2, de surfréquentation et de destruction des écosystèmes. Face à l'urgence climatique, faut-il réglementer plus strictement les flux touristiques ?
L’avion, moyen de transport privilégié des touristes internationaux, est extrêmement polluant. Certaines villes, comme Venise ou Barcelone, peinent à gérer les masses de visiteurs. L'identité culturelle et la qualité de vie y sont menacées.
Mais le tourisme peut également être vecteur de sensibilisation et de développement durable, à condition d'être repensé. Le tourisme local, écoresponsable, ou solidaire en est une voie prometteuse.
Il est donc nécessaire de repenser nos modes de voyage, en préservant la diversité des échanges tout en limitant leur impact.
Exemple 5 : Intelligence artificielle : menace ou opportunité pour l'humanité ?
Titre : Intelligence artificielle : servante fidèle ou maîtresse dangereuse ?
L'intelligence artificielle (IA) transforme déjà nos vies : assistant virtuel, traduction automatique, voiture autonome. Si les perspectives sont enthousiasmantes, elles soulèvent aussi de profondes interrogations éthiques et sociales.
L’IA peut améliorer la santé, réduire la pénitence de certaines tâches et optimiser les décisions. Mais elle menace aussi de nombreux emplois, et pose la question de la responsabilité en cas d’erreur : qui est coupable, la machine ou son créateur ?
Une société hyper-automatisée risque de devenir déshumanisée, si elle ne garde pas le contrôle éthique. Il faut donc encadrer le développement de l’IA par des lois strictes, et maintenir l’homme au centre de la décision.
Plutôt que de subir l’IA, sachons en faire un outil au service du bien commun.
Exemple 6 : Faut-il instaurer un revenu universel ?
Titre : Revenu universel : utopie dangereuse ou solution d’avenir ?
L’idée d’un revenu universel, versé à tous sans condition, fait débat. Certains y voient une réponse aux mutations économiques et à la précarisation de l’emploi, d’autres une menace pour la valeur travail.
Un revenu de base pourrait réduire la pauvreté, simplifier les aides sociales et redonner du pouvoir de négociation aux travailleurs. Toutefois, il risque aussi de désinciter à l’effort et de creuser le déficit public.
Plutôt que de tout bouleverser, certains suggèrent une mise en place progressive, ciblée, ou une expérimentation encadrée.
Le débat mérite d’être posé sans dogmatisme : il révèle surtout une nécessité de repenser notre contrat social.
Exemple 7 : L'art doit-il être subventionné par l'État ?
Titre : Subventions artistiques : garantir la culture ou fausser le marché ?
L’État finance de nombreuses activités artistiques au nom de l’intérêt général. Certains estiment que cet argent est gaspillé, d’autres qu’il est indispensable pour préserver la diversité culturelle.
Sans subvention, nombre de créations originales ne verraient jamais le jour. Mais le financement public peut aussi conduire à une forme d’art institutionnalisée, moins libre et plus normative.
Il est crucial de garantir la transparence et la pluralité dans l’attribution des aides, sans brider l’innovation.
L’art n’est pas une marchandise comme une autre : le soutenir, c’est affirmer un choix de civilisation.
Exemple 8 : Faut-il interdire les voitures dans les centres-villes ?
Titre : Centre-ville sans voiture : mesure écologique ou exclusion sociale ?
Face à la pollution urbaine, plusieurs villes envisagent d’interdire la circulation automobile en centre-ville. Une initiative salutaire pour certains, pénalisante pour d’autres.
Réduire le trafic améliore la qualité de l’air, le cadre de vie, et favorise les mobilités douces. Mais cela peut aussi exclure les populations périphériques mal desservies par les transports en commun.
L’objectif ne doit pas être la punition, mais la transition : accompagnement social, alternatives de transport, planification concertée.
Une ville plus respirable est possible, à condition qu’elle reste accessible à tous.
Exemple 9 : Le droit à l'oubli sur internet est-il légitime ?
Titre : Internet n’oublie jamais : le droit à l’oubli est-il une nécessité ?
Dans un monde numérique où tout est archivé, le droit à l’oubli permet aux individus de demander la suppression d’informations les concernant. Ce droit est-il une atteinte à la liberté d’expression ou une protection légitime ?
Il s’agit de rétablir une forme d’équilibre : ce qui est public aujourd’hui ne doit pas forcément le rester éternellement.
Les abus sont possibles, mais la transparence des procédures et l’arbitrage judiciaire limitent les dérives.
Le droit à l’oubli, bien encadré, peut coexister avec la mémoire collective numérique.
Exemple 10 : Les grandes villes sont-elles encore vivables ?
Titre : Vivre en ville : un privilège ou une épreuve ?
Les grandes métropoles attirent toujours plus d’habitants, mais à quel prix ? Pollution, loyers élevés, stress, inégalités territoriales... Nombreux sont les défis qui rendent la vie urbaine difficile.
Pourtant, les villes concentrent aussi les opportunités : emploi, culture, infrastructures. L’enjeu est donc d’imaginer une ville durable, inclusive, respirable.
Réaménagement des espaces, végétalisation, accès au logement : les solutions existent, encore faut-il la volonté politique.
Une ville humanisée est possible, si l’on remet l’habitant au centre du projet urbain.
Conclusion
Le DALF C2 exige une maîtrise approfondie de la langue française, mais aussi une pensée critique, structurée et nuancée. Ces 5 exemples montrent la diversité des thèmes possibles et les compétences attendues : analyser, argumenter, synthétiser. En vous entraînant sur ces modèles, vous vous rapprocherez de la rigueur et de l’élégance attendues au niveau C2.